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29 septembre 2022

MEMORIAL DES POLICIERS : ORIGINE DU BRASSARD

Grâce à Thomas Bugnet, policier à la DDSP69, membre de la SLHP, les policiers victimes du devoir ont un mémorial 

Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

Initié en 2012, le Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir honore et perpétue la Mémoire des agents tués en intervention de police depuis l'an 1800. Fruit d'un méticuleux travail de recherche, il est au cœur de notre devoir de Mémoire.

https://www.police-actionsolidaire.fr


https://www.police-actionsolidaire.fr/memorial/

C’est ainsi que l’on peut remonter le temps et mettre en évidence la mémoire de l’Inspecteur de police Jacques POTTIER Victime du Devoir le 23 juillet 1975, abattu par l’un de ses collègues au cours d’une opération de police. Ce tragique évènement conduira les autorités politique, judiciaire et administrative à créer le port du brassard de police.

Au cours de la journée du mercredi 23 juillet 1975, une opération de police à l’initiative de la 4ème brigade territoriale de la Préfecture de Police était menée conjointement avec la brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans le 12ème arrondissement de Paris.

Le dispositif ciblait une association de malfaiteurs originaire de Montrouge, convoitant l’attaque d’un bijoutier, disposant d’un atelier Rue de la Brèche-aux-Loups. Sept inspecteurs de l’antigang et huit autres de la territoriale se trouvaient en position d’attente dans des véhicules radio banalisés.

Les malfaiteurs laissaient une Renault 16 réservée à leur fuite dans la Rue de Valmy ; voie déserte de Charenton-le-Pont. Vers 18h, quatre braqueurs juchés sur deux motos Honda 125 volées surgissaient. Un duo neutralisait la circulation tandis que l’autre se rua vers le hall d’immeuble que le couple de bijoutiers venait de quitter.

Thierry Pallard, dix-huit ans, employé d’imprimerie originaire du 14ème arrondissement, et Kamal Tadjine, vingt ans, employé aux usines Renault originaire de Montrouge, se révélèrent être de piètres amateurs impulsifs.

Pallard s’empara de la sacoche tenue par l’épouse du bijoutier, M. Elie Mellah, trente-neuf ans, qui ne se laissa pas intimider et résista… Il fut abattu sommairement par Tadjine. Les truands prirent aussitôt la fuite avec un butin de 10.000 francs et gagnèrent la rue de Valmy pour récupérer leur voiture relais.

Un groupe de la brigade territoriale progressa armes à la main avec pour objectif de stopper la R16 par l’avant, sans savoir qu’une seconde équipe de la BRI est venue renforcer le dispositif initial.

De fait, du côté opposé, ces derniers ne reconnurent pas leurs collègues de la territoriale courant dans leur direction. A cet instant précis, tous les policiers étaient habillés en civil, et déconcertés par leurs moyens radios à ondes courtes.

Une courte fusillade éclatait, l’inspecteur Jacques Pottier, vingt-six ans, était tué, mortellement blessé par plusieurs projectiles.

Tadjine et Pallard furent interpellés avec le butin ; l’enquête aboutit malgré tout à l’identification de trois autres malfrats : Mossadeque Sadaoui, Gilbert Rogelet et Mohamed Makouf, mais l’opération demeurait un échec humain.

Parallèlement, concernant la mort de l’inspecteur, une information judiciaire fut ouverte contre X pour « coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et confiée à M. Pia, juge d’instruction. Elle aboutira à un non-lieu.

La « fusillade de Charenton » provoqua inévitablement scandales et prises de positions au sein de l’administration. Après un entretien avec M. Verger, directeur général de la police nationale, et M. Paolini, préfet de police, venus rendre compte des circonstances des faits, M. Poniatowski, ministre de l’intérieur, prononca l’allocution suivante :

Les policiers en civil porteront des signes distinctifs à l’occasion des opérations dangereuses, afin « d’être reconnus par leurs collègues ou par les citoyens ».

Des crédits seront prochainement alloués pour le développement des moyens de transmission de la police pour que des équipes d’intervention différentes sur une même affaire « puissent mieux communiquer entre elles » et que le commandement « soit rendu plus efficace ».

Le 11 août, des brassards de couleur rouge orange et luminescents portant l’inscription Police en lettres noires furent distribués aux policiers des brigades centrales et territoriales, ainsi qu’aux unités de la police municipale, qui devront les porter au moment de leurs interventions sur la voie publique.

Le 25 Octobre 1977, la cour d’assises de Paris condamna Tadjine à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du bijoutier ; 10 ans pour Makouf ; 8 ans pour Sadaoui et Rogelet ; 6 ans pour Pallard. Les circonstances particulières du braquage n’eurent pas retenu l’attention des jurés, et les peines prononcées furent plus sévères que celles requises par l’avocat général.

brassard-police-brode

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